Voyage en couleurs, Mac Orlan et les peintres, catalogue de l’exposition réalisée par Evelyne Baron au Musée de la Seine-et-Marne, co-édité avec les éditions Liénart, septembre 2020, 150 p., 24 €.

 De nombreux documents et des reproductions de grande qualité accompagnent cet ouvrage où l’on croise notamment Toulouse-Lautrec, Picasso, Vlaminck, Grosz, Courbet, et quelques autres… Cet ouvrage propose des contributions de plusieurs membres de la *Société des lecteurs de Mac Orlan

 

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Les Brest de Mac Orlan, ouvrage collectif sous la direction de Patrick Monéger, éditions Locus Solus, novembre 2020, 144 p. 25 €.

 Cet ouvrage richement illustré et agrémenté de dessins originaux de Briac (co-auteur de La Nuit Mac Orlan) rassemble une dizaine d’articles inédits évoquant à la fois les divers aspects de Brest dans la vie et l’œuvre de Pierre Mac Orlan et la présence de l’écrivain dans le paysage actuel de la ville.

 

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 Pierre Mac Orlan, écrits de guerre (CD EPM) : Bernard Ascal dit et chante Pierre Mac Orlan, 2018.

 

Bernard Ascal n’en est certes pas à son coup d’essai. Il a réalisé en 2013 une excellente compilation qui rassemble la quasi-totalité des chansons de Mac Orlan par diverses interprètes. En 2017 il a signé la musique des Pâtisseries mécaniques dont il assurait lui-même la diction.

 

Le CD qu’il a réalisé en 2018 sur des extraits des écrits de guerre de Pierre Mac Orlan, figurait parmi la sélection des CD audio pour le prix 2019 du livre audio France Culture/Lire dans le noir. Belle reconnaissance. Il comporte 26 plages, réalisées sous la direction musicale d’Yves Morel. Il s’agit, pour la plupart, d’extraits des Poissons morts, de Verdun ou Dans les tranchées, dits par Bernal Ascal lui-même, lequel a su leur conférer une allure quelque peu distante et inquiète qui leur convient parfaitement. Le même Bernard Ascal signe quelques intermèdes instrumentaux fort élégants et interprète de façon assez originale trois chansons de Mac Orlan.

 

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 Ilda Tomas, Mac Orlan : Fange et paillettes, Hermann, 2018.

 

La dernière publication d’Ilda Tomas est consacrée à Pierre Mac Orlan. Ce livre, qui fait suite à son précédent ouvrage sur le même auteur, Ombres et lumières (Université de Grenade, 1995), n’est pas une biographie littéraire comme l’ouvrage de référence de Bernard Baritaud : c’est une tentative originale pour définir une esthétique singulière, en s’appuyant à la fois sur le contexte historique et sur les grandes orientations thématiques de l’œuvre.

 Cette étude commence par une réflexion sur « les paradoxes d’une autobiographie ». On ne saurait mieux dire en effet d’un écrivain qui s’est toujours montré d’une extrême discrétion sur sa vie privée mais qui n’a pas cessé – et de plus en plus – de nourrir son œuvre de références et de réflexions personnelles. Et c’est sans doute une part non négligeable de son talent d’avoir su se poser en personnage de sa propre œuvre plus qu’en personnalité littéraire.

 À partir de là, la réflexion d’Ilda Tomas se construit en trois temps qui nous renvoient, si l’on veut schématiser un peu grossièrement, à trois questions essentielles : celle du genre, celle du style, celle du sens. Si l’on s’en rapporte au titre, nous pouvons dire que c’est plutôt du côté de la fange que regardent les genres cultivés par Mac Orlan, « aventurier des arts » : dessin de presse, chanson populaire – avec un goût marqué pour l’argot, par exemple.

 Pour ce qui est du style, l’œuvre de Mac Orlan est placée par Ilda Tomas sous le signe du baroque, proposition plus inattendue, car on n’a pas l’habitude de lui voir appliquer ce qualificatif. À l’appui de sa thèse, l’auteur insiste sur le goût de la théâtralité, celui aussi des spectacles de cirque ou des pantins – si bien mis en évidence dans Malice –, sur le caractère souvent polymorphe ou discontinu des œuvres, ou bien encore sur les jeux de l’apparence, des doubles et des masques. Il y a là sans doute quelque chose qui explique la singularité de Mac Orlan et sa distance par rapport aux tendances surréalisantes ou idéologiques de son temps.

 La troisième partie, « Du regard à la vision », s’attache à montrer comment l’ensemble de l’œuvre est un travail de transfiguration du réel, par le jeu d’une imagination tour à tour rétrospective et prospective. C’est dans cette perspective que prend tout son sens, le fameux « fantastique social » si cher à Mac Orlan et qu’Ilda Tomas interprète, de manière convaincante, comme une véritable expérience de voyance.

 Ce parcours critique, rigoureux et documenté, apporte indéniablement des perspectives nouvelles qui témoignent de la richesse et de l’actualité de l’œuvre que nous nous efforçons ici même de défendre.

 

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Bernard Baritaud, Mac Orlan, Éd. Pardès, Collection « Qui suis-je ? », Grez-sur-Loing, 2015, 127 p., 12 €.

 

 

Bernard Baritaud, qui fut diplomate et universitaire, vient d’ajouter un livre à ses publications variées. Il s’agit d’une  biographie de l’auteur du Quai des brumes présentée avec élégance, richement illustrée, et qui fait partie de la collection « Qui suis-je » éditée chez Pardès en Seine et Marne.

 

Cette étude suit en sept chapitres le parcours « indissociable » de la vie et de l’œuvre de Pierre Dumarchey, lequel prit très tôt le pseudonyme de Mac Orlan et naquit à Péronne en 1882. Ces chapitres sont accompagnés d’une « Annexe » comprenant une analyse littéraire, une chronologie, la transcription d’une rencontre de Baritaud et de Mac Orlan, une bibliographie, une filmographie, une discographie et quelques travaux sur l’œuvre de l’écrivain. (S’ajoute à cela un « portrait » de Mac Orlan rédigé par l’astrologue Marin de Charette ; un portrait assez confus et qui, à mes yeux, n’a guère d’intérêt.)                                                                    

 

Dû à la plume d’un spécialiste, cet essai est une excellente initiation à l’œuvre de l’auteur, entre autres, de La Cavalière Elsa (1921), du scénario du François Villon d’André Swobada (1947), de poèmes un peu surréalistes et des paroles de belles chansons telles  que Nelly ou La Chanson de Margaret. Nous ne pouvons qu’en recommander la lecture, car il ouvre beaucoup de perspectives pour les lecteurs curieux, les étudiants et les chercheurs.

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                (André Nolat)